Macro-déchets dans les eaux de surface du Rhône : pollution plastique et déversement dans le nord-ouest de la mer Méditerranée

L’étude publiée par Castro-Jiménez et al. dans la revue scientifique Marine Pollution Bulletin porte sur la quantité de déchets flottants déversée par le Rhône dans le Golfe du Lion, une zone abritant de nombreuses espèces de cétacés.

Alors que les cours d’eau jouent un rôle considérable dans l’acheminement des déchets terrestres vers la mer, en particulier après de fortes pluies, peu d’études ont été réalisées sur la pollution des fleuves et rivières. Pour combler ces lacunes, les scientifiques ont voulu fournir une première estimation de la quantité de macro-déchets flottants dans le Rhône, le principal cours d’eau se déversant en Méditerranée française, grâce à des observations visuelles entre 2016 et 2017.

Parmi les déchets identifiés, le plastique était largement prédominant (77%), avec une abondance de fragments compris entre 2,5 et 50 cm et des plastiques à usage unique comme les sacs, les bouteilles et les emballages. D’après les résultats, plus de 223 000 déchets plastiques seraient transportés annuellement par le Rhône vers le Golfe du Lion, soit près de 700 kilos de plastiques déversés au nord-ouest de la Méditerranée.

Cependant, les scientifiques précisent que les macro-déchets flottants observés ne représenteraient qu’une petite fraction du total de déchets plastiques transportés en Méditerranée par le Rhône. En effet, l’étude ne prend pas en compte les déchets présents sous la surface, ni les particules plastiques présentes dans la colonne d’eau et les sédiments. Or, du fait de leur petite taille, les micro plastiques sont difficilement piégeables et facilement disséminables jusqu'en mer. En comparant ces résultats avec ceux d’une étude portant sur les micro-plastiques dans le Rhône, les chercheurs se sont rendus compte qu’en additionnant la quantité de macro-déchets flottants avec celle des micro-plastiques obtenue sur les mêmes sites d’observation, la quantité totale déversée annuellement dans le Golfe du Lion serait estimée à plus de 8,5 tonnes de plastique.

Ces évaluations ont pour vocation de mettre en place des mesures de réduction de la pollution en amont, c’est-à-dire à l’échelle du bassin fluvial, dans le but de contrecarrer le déversement en Méditerranée et ainsi diminuer le risque de mortalité de la faune marine liée au plastique (par ingestion et/ou enchevêtrement). Les scientifiques préconisent également d’étudier la contribution des additifs plastiques (phthalates, organophosphorés, bisphénols) apportés par l’atmosphère à la pollution entrante en Méditerranée et d’analyser leurs effets sur les organismes marins et la santé humaine.

 

Pour plus d’informations, c’est par ici

 

Nombre et type de macro-déchets trouvés dans les eaux de surface du Rhône (Castro-Jiménez et al., 2019)

Lettre d'information

 

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