L’ingestion de macro-plastiques par des odontocètes des mers grecques et de la Méditerranée orientale se révèle la plupart du temps mortelle

Dans l’étude d'Alexiadou et al. publiée dans la revue scientifique Marine Pollution Bulletin, les chercheurs se sont intéressés à la menace des macro plastiques sur les cétacés en Mer Méditerranée. Pour comprendre l'interaction et le degré de danger de cette pollution sur les mammifères marins, les scientifiques ont étudié le contenu stomacal d'odontocètes, des cétacés à dents comme le marsouin commun, le dauphin de Risso, la baleine à bec de Cuvier ou le grand cachalot échoués le long des côtes grecques.

Au total, 9 individus de ces 4 espèces présentaient des déchets dans leur estomac, dont 98% étaient d’origine plastique. Parmi ces macro plastiques, les plus fréquemment retrouvés dans l’estomac des animaux échoués concernaient les sacs plastiques (46%). Or, ce type de débris plastiques est particulièrement dangereux voire mortel pour les cétacés car leur ingestion peut entrainer un blocage gastrique conduisant les animaux dans un état de famine ou de satiété permanente.

Alors qu’aucun plastique n’a été trouvé dans l’estomac des dauphins communs, grands dauphins et dauphins bleus et blancs ; les cachalots, les baleines à bec de Cuvier et les dauphins de Risso y semblent eux particulièrement vulnérables. Bien que les raisons de l’ingestion de macro plastiques par ces espèces restent encore mal connues, les chercheurs émettent l’hypothèse qu'une ingestion accidentelle par ces animaux serait due à leur type de chasse en profondeur le long du talus continental et dans les canyons abyssaux où la faible visibilité rendrait la confusion entre un débris et une proie probable.

Les scientifiques ont également mis en évidence certaines limites quant à ces observations opportunistes d’animaux échoués, notamment le fait que l’ingestion de plastiques par les cétacés est largement sous-estimée. En effet, lorsque les animaux meurent en mer, seule une faible part de carcasses parvient à la côte, et parmi celle-ci, seule une minorité est toujours dans un état permettant l’autopsie et les analyses stomacales. Malgré ce biais, les chercheurs préconisent de réaliser de manière régulière cet examen sur les individus échoués afin de pouvoir comparer la proportion de plastiques retrouvée au sein et entre les espèces de cétacés au fil des années et sur diverses zones géographiques.

 

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Photographie aérienne montrant la quantité totale de débris trouvée dans l'estomac d'un jeune cachalot échoué à Mykonos en 2006, et exposée sur un court de tennis.

Source : Alexiadou et al.

 

Lettre d'information

 

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